Tout savoir sur l’étiquetage du miel : obligations et conseils

Etiquetage pot de miel

Choisir l’étiquette qui ornera vos pots de miel n’est pas une décision évidente à prendre ! Elle doit refléter votre activité, devenir votre signature et votre identité visuelle. Elle doit se distinguer des autres produits présents sur le marché et valoriser votre savoir-faire local. Alors, comment concevoir un étiquetage qui respecte la réglementation et qui sort de l’ordinaire ? MaMiellerie.com vous apporte ses conseils !

Étiquetage des pots de miel : les mentions obligatoires

L’étiquetage des pots de miel est soumis à des règles bien précises. En tant qu’apiculteur, vous avez un rôle de transparence de l’information et de traçabilité du produit !

La dénomination de vente

L’appellation du miel doit être sans équivoque (miel, miel de fleurs ou miel de miellat). Elle doit représenter sa composition. Dans cette même logique, un miel en rayons, un miel filtré ou destiné à l’industrie devra être mentionné comme tel !

La date de durabilité minimale

La Date de durabilité minimale (DDM), anciennement « DLUO » (Date limite d’utilisation optimale du produit), informe le consommateur de la période pendant laquelle le miel conserve ses propriétés. Au-delà de la date indiquée sur l’étiquette, le produit reste toutefois consommable sans risque pour la santé. En règle générale, pour le miel, la DDM est de 2 ans.

2 types de mentions possibles :

  1. « À consommer avant fin (mois + année) », si la DDM est inférieure à 18 mois.
  2. « À consommer avant (année) », si la DDM est supérieure à 18 mois.

Bon à savoir !

La dénomination de vente et la DDM doivent toujours être dans le même champ visuel, c’est-à-dire à proximité.

Le lot de fabrication

L’indication du lot de fabrication n’est obligatoire que si la DDM n’est pas présentée sous sa forme la plus complète (jour, mois, année).

Le poids et le prix

Le prix et le poids net (en gramme) du miel doivent être précisés. La taille des caractères est normalisée (Règlement [UE] n° 1169/2011) :

  • 6 mm pour un pot de 1 kg et plus ;
  • 4 mm pour un pot supérieur à 200 g et inférieur à 1 kg ;
  • 3 mm pour un pot compris entre 51 et 200 g ;
  • 2 mm pour un pot inférieur à 50 g.

Le nom de l’apiculteur ou la raison sociale

Pour garantir la traçabilité du produit, l’acheteur doit pouvoir identifier le producteur de miel, le conditionneur, le vendeur, voire l’importateur (si le miel provient d’un pays hors Union européenne).

2 possibilités d’affichage :

  1. En mentionnant directement les coordonnées (nom, raison sociale et adresse).
  2. Sous la forme d’un code emballeur EMB (à 5 chiffres) qui correspond au « code officiel géographique » de l’Insee du département et de la commune concernés.

Bon à savoir !

Pour obtenir votre code EMB, il suffit de contacter la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) ou la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités des populations (DDETSPP). La liste des DDP et DDETSPP départementales est consultable sur le site du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance.

L’indication du pays d’origine

Cet indicateur valorise la production française. Toutefois, avec une consommation de miel de 45 mille tonnes chaque année, la France ne parvient pas à répondre à la demande ! En 2020, 34,85 t de miel ont donc été importées (1). Parmi ces imports, il est possible de trouver des mélanges de miels de différents pays (originaires ou non de l’Union européenne).

Avant le 1er janvier 2021, le cadre réglementaire était flou et les dérives étaient importantes. En effet, certains miels « premier prix » contiennent du sucre, dans le but de réduire les coûts de production. Or, dans l’Union européenne, la réglementation interdit ces ajouts ! Mais, en l’absence d’informations suffisantes sur le produit, il était alors impossible de connaître réellement le pays d’origine du miel mélangé !

Désormais, grâce au combat acharné de l’UNAF (Union nationale de l’apiculture française) et du Syndicat national de l’apiculture (SNA), un nouveau texte de loi a été adopté. Il s’agit de la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires (n° 2020-699). L’article 2 précise que l’origine du miel et de la gelée royale doit être connue :

« Pour le miel composé d’un mélange de miels en provenance de plus d’un État membre de l’Union européenne ou d’un pays tiers, tous les pays d’origine de la récolte sont indiqués par ordre pondéral décroissant sur l’étiquette. »

Les mentions obligatoires de l'étiquette du miel

Les mentions facultatives de l’étiquetage du miel

Le terme « Miel » suffit pour respecter la réglementation. Toutefois, il est utile de rajouter certaines mentions complémentaires pour apporter un meilleur niveau d’informations à vos clients.

Pour vos pots de miel, vous êtes autorisé à préciser :

  • L’origine florale et végétale (miel de sapin, miel d’acacia, etc.) ;
  • L’origine topographique (relief, paysage…), régionale, territoriale (miel de montage, miel de forêt, etc.) ;
  • Les critères de saisonnalité et de qualité (miel de printemps, miel crémeux, etc.).

Il existe une particularité pour les miels polyfloraux (miel de thym et de lavande, par exemple). Vous ne pouvez mentionner ces 2 constituants principaux que s’ils appartiennent à la même origine géographique et période de production.

Attention !

Vous devez être en mesure de prouver la provenance et la composition du miel. Il est possible d’obtenir ces informations à partir de tests réalisés en laboratoire.

Les mentions interdites

En aucun cas, les informations mentionnées ne doivent induire le consommateur en erreur. C’est pourquoi certaines expressions sont interdites.

Quelques exemples d’appellations non autorisées :

  • Miel naturel, 100 % miel, pur miel, miel de terroir, etc. Le terme « miel de pays » n’est admis que s’il est suivi de sa localisation géographique (miel du Pays d’oc, par exemple) ;
  • Miel de gelée royale. En effet, comme déjà précisé, le miel ne doit contenir qu’un seul ingrédient. Dans ce cas, il faut inscrire « Préparation à base de miel et de gelée royale », par exemple ;
  • Miel « riche en… » ou « source de… ». Les allégations de santé sans fondements scientifiques ne doivent pas figurer sur les étiquettes, et cela même si les bienfaits de l’apithérapie sont connus !

Un label de qualité pour apporter de l’authenticité à votre miel

Quoi de mieux qu’un label pour rassurer vos clients ? Les labels valorisent un savoir-faire local, dans le respect de la tradition et de l’environnement. La présence du logo sur vos étiquettes en apporte rapidement la preuve visuelle. Attention, l’affichage d’un quelconque signe de qualité (AOP, IGP, Label Rouge, Agriculture biologique, etc.) est également soumis à des règles d’étiquetage :

  • Dans le cas d’une production de miel biologique, le logo européen (« l’Eurofeuille ») est obligatoire, mais le « logo AB » est facultatif ;
  • Dans le cas d’une Indication géographique protégée (IGP) ou d’une Appellation d’origine contrôlée (AOC), la localisation doit être précisée (AOP Miel de Corse ou IGP Miel d’Alsace, etc.) ;
  • Dans le cas d’une appellation « montagne », l’apiculteur doit être mesure de justifier, par sa carte de transhumance ou sa déclaration annuelle, la présence de ses ruches en montagne.

Bon à savoir !

Dans une logique de démarche écoresponsable, il est important de contribuer à la gestion du tri des déchets. Vous pouvez le faire en adhérant à CITEO (anciennement « Éco-emballages »).

Etiquetage de qualité

Les conseils de MaMiellerie.com pour un étiquetage de qualité

Les étiquettes présentes sur vos pots de miels traduisent votre image de marque et vos convictions. C’est pourquoi il est important de savoir vous démarquer :

  • Faites ressortir le nom de votre rucher, avec une accroche, un slogan, une citation ou même une anecdote ;
  • Apportez de la couleur, ajoutez une illustration avec des abeilles ;
  • Différenciez-vous avec une forme particulière de pot, ainsi qu’avec un style original de capsule (imitation alvéoles de cire, avec une photo d’une ruche, etc.) ;
  • Prévoyez une contre-étiquette au dos du pot. Certes, cela représente un coût supplémentaire et de la manutention. Mais, il faut surtout la considérer comme un outil de communication permettant de donner un complément d’information (code de l’analyse laboratoire, par exemple) ou de défendre une cause ;
  • À l’heure du numérique, il peut être intéressant d’ajouter un QR code, ainsi que les liens vers vos réseaux sociaux (page Facebook, LinkedIn, etc.) ;
  • Affichez vos valeurs écologiques, avec une étiquette végane, labélisée FSC, etc.
  • Sécurisez l’ouverture avec une bande de scellage qui couvre à la fois le couvercle et le pot et qui prouve que celui-ci n’a pas été ouvert.

Pour une étiquette qui attire l’œil tout en restant suffisamment sobre, ne surchargez pas trop l’ensemble ! Alors, prêt⸱e à donner libre recours à votre imagination ?

(1) Source : Bilan de campagne miel 2020 — FranceAgriMer.

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